A l’occasion de cette rentrée scolaire, 26 000 enfants et jeunes de notre département voient le coût du transport scolaire augmenter de 17 euros. Là où les familles payaient 83 euros par enfant, elles paieront désormais 100 euros par an et par enfant, soit une augmentation de plus de 20 % de ce tarif.
Cette augmentation de la part des familles appelle plusieurs réflexions :
Dans notre département rural, le transport scolaire est la condition indispensable pour accéder au collège. Nos anciens l’avaient bien compris lorsque les élus des communes ont créé ce transport scolaire et ont ainsi permis l’accès massif des jeunes au collège. A l’époque, dans les années 60 et 70, ils ont tout fait pour que le tarif de ce service soit le plus faible possible car ils savaient l’enjeu majeur : ne pas faire de l’accès aux transports scolaires un impôt sur le monde rural que ne payent pas les citadins.
Aujourd’hui, en pleine crise économique, le Conseil général fait le choix d’augmenter la participation des familles de 20% par enfant et par an. Ce faisant, le Conseil général fait le choix d’accroître la différence qui existe déjà entre ruraux et citadins dans l’accès à l’école. Il reste alors aux communes quelques expédients pour atténuer cette augmentation. Certaines prennent en charge une partie de ce coût. Elles choisissent donc de répartir le coût sur l’ensemble des contribuables pour soulager les familles.
Cet effort des communes, sur lesquelles se décharge le Conseil général, ne doit pas cacher la question de fonds. Pourquoi une telle augmentation dans un contexte économique que chacun sait difficile pour les familles. Comment les familles vont-elles payer cette augmentation ? En y consacrant une part de la prime de rentrée scolaire de l’Etat lorsqu’elles en bénéficient ? Est-ce vraiment l’objectif de cette prime qui doit d’abord soulager les familles des frais de rentrée avant de financer les Conseils généraux ?
Le Conseil général, faute de savoir maîtriser ses dépenses, pense toujours que les familles peuvent être des vaches à lait que l’on peut traire éternellement. Le Conseil général n’imagine malheureusement le redressement de ses finances que par l’augmentation de ses recettes alors qu’il devrait réfléchir à la baisse de ses dépenses superflues. Le transport scolaire fait quant à lui partie des dépenses publiques indispensables pour les familles. Le Gouvernement s’est lui-même refusé à supprimer le cumul des Aides au logement et de demi-part fiscale pour les étudiants parce que le soutien aux familles devait rester une priorité en ces périodes difficiles. Que le Conseil général suive l’exemple et revienne sur cette augmentation bien douloureuse pour les familles tout en engageant les vraies économies de fonctionnement sur les frais généraux, le coût de l’aéroport de Saint-Brieuc, les trop fameuses « Maisons du département », les aménagements de l’Hôtel du département, les frais de colloques et de communication somptuaires. Que le Conseil général pense avant tout à la vie quotidienne des familles avant d’engager des dépenses de confort administratif.
Marc LE FUR
Député des Côtes d’Armor
Vice-président de l’Assemblée nationale